Dans les deux dernières sections, nous avons présenté le processus d’élimination des défauts de la personnalité (PDR) et expliqué comment identifier nos défauts de personnalité. La prochaine étape du processus PDR consiste à éliminer nos défauts de personnalité, et nous passerons en revue une technique qui nous permet de le faire dans cette section.
Table des matières
- 1. Introduction
- 2. Les impressions dans notre esprit dictent notre état général
- 3. L’énergie spirituelle est nécessaire pour surmonter les tendances négatives de l’esprit
- 4. Qu’est-ce qu’une autosuggestion (AS)?
- 5. Différence entre affirmations et autosuggestions
- 6 . Lignes directrices pour structurer les autosuggestions
- 7. Conclusion
1. Introduction
Nous vivons dans un monde très interconnecté où nos actions et attitudes collectives ont un effet sur la société et l’environnement. Alors que la science moderne a fait d’énormes progrès dans la compréhension de l’anatomie humaine, en ce qui concerne la compréhension des aspects plus profonds de notre conscience, elle n’a pas été aussi efficace. Qu’est-ce qui régit le comportement humain et pourquoi faisons-nous ce que nous faisons ?
Nous sommes tous conditionnés par la société à mettre en place un front fort qui masque nos sentiments les plus profonds, qui peuvent inclure une certaine forme de malheur ou de stress. Nous essayons de montrer que nous avons le contrôle, mais que faire si nous ne l’avons pas et que nous sommes en réalité dévastés à l’intérieur ? Existe-t-il un moyen de sortir de cette situation et de cette mascarade à laquelle nous participons tous à des degrés divers ? Lorsque nous examinons les facteurs qui causent le stress, ce sont intrinsèquement les défauts de personnalité chez les gens. Les défauts de notre personnalité donnent lieu à divers problèmes et au malheur.
2. Les impressions dans notre esprit dictent notre état général
La plupart d’entre nous ressentent beaucoup de stress et manifestent des émotions négatives différentes face à des situations difficiles ou à des situations qui ne se sont pas déroulées comme prévu. Nous savons intellectuellement que nous ne devrions pas nous fâcher, pas être envieux, pas nous sentir blessés à cause de petites choses ou bouder et être déprimés quand les choses ne vont pas comme nous le voulons, etc… Nous voulons être équilibrés et stoïques, même dans des situations difficiles. Examinons quelques réactions courantes à des situations.
- Quand quelque chose ne va pas comme je le veux, je me mets en colère.
- Quand je vois une voiture Jaguar neuve appartenant à mon ami, je suis vert de jalousie.
- Quand mon patron n’apprécie pas mon travail acharné, je finis par bouder en pensant que peu importe à quel point j’essaie, ce n’est jamais assez bon.
Ces réactions ont lieu parce que notre esprit a le contrôle sur nous et il dicte notre état d’être général – nos pensées, nos émotions, nos actions et nos réactions. En raison d’impressions de défauts de personnalité dans l’esprit subconscient, de nombreuses pensées continuent à être envoyées vers l’esprit conscient, qui est dicté par ces impulsions erronées ou incorrectes et agit en conséquence. Par exemple, on peut avoir la pensée “je veux un café très chaud mais mon mari m’a donné un café tiède. ” Puis, à cause de l’impression de la colère dans mon esprit subconscient, une impulsion incorrecte se dirige vers le conscient – ” Maintenant, mets-toi en colère. Il fait toujours ça. Je n’en peux plus. ” Et à cause de cette forte impulsion de l’impression du défaut de personnalité de la colère, l’esprit conscient agit incorrectement selon l’impulsion et nous nous mettons en colère. Ceci se produit car il n’y a pas de stimulus positif donné à l’esprit pour contrer cette impulsion incorrecte.
Ainsi, en donnant des autosuggestions, nous donnons une perspective correcte ou une suggestion positive au subconscient pour contrer l’impulsion négative venant de l’impression négative dans le subconscient. Dans le cas de l’exemple du café ci-dessus, cela va aider l’esprit conscient à comprendre qu’il ne doit pas se fâcher. La conscience que c’est incorrect et que cela fera du mal aux autres augmente et cela nous aidera à surmonter notre comportement incorrect, nos pensées ou nos actions incorrectes et enfin, l’impression négative ou le défaut de personnalité.
3. L’énergie spirituelle est nécessaire pour surmonter les tendances négatives de l’esprit
Pour surmonter les impressions négatives de l’esprit, il ne suffit pas de prendre ses désirs pour des réalités. Les impressions négatives se trouvent dans notre subconscient, donc elles doivent être traitées au niveau du subconscient. L’élimination des défauts de la personnalité bénéficie de la résolution de Sa Sainteté le Dr Athavale et par conséquent, la Conscience Divine (Chaitanya) est présente à chaque étape du processus. Ainsi, lorsque nous prenons des autosuggestions, en plus des mots de l’autosuggestion, la Conscience Divine pénètre dans notre subconscient, entraînant un changement rapide dans notre personnalité. Beaucoup d’aspirants ont constaté que leurs défauts de personnalité ont diminué et ont finalement été surmontés en prenant régulièrement des autosuggestions.
4. Qu’est-ce qu’une autosuggestion (AS)?
Une autosuggestion est une suggestion positive donnée au subconscient par rapport à une pensée, une émotion, une action, une réaction incorrecte ou les deux (action et réaction). En prenant une autosuggestion, nous donnons une suggestion positive sur mesure à notre esprit pour contrecarrer l’impression négative afin que le défaut soit finalement neutralisé.
Exemples:
- Erreur / Défaut – Colère : Lorsque ma mère m’a comparée à ma sœur en me disant à quel point elle réussissait bien dans ses études, je me suis mise en colère.
- Erreur/Défaut – Jalousie : Quand j’ai vu la nouvelle Jaguar de mon ami John, j’étais vert de jalousie.
- Erreur / Défaut – Insécurité (Se sentir blessé) : Lorsque mon patron n’a pas apprécié mon travail acharné, j’ai fini par bouder en pensant que, peu importe à quel point j’essaie, ce n’est jamais assez bon.
Donner une suggestion ou une perspective positive à l’esprit pour chaque pensée ou émotion incorrecte aide à contrer ce sentiment négatif et l’agitation de l’esprit et donne une direction correcte à l’esprit.
Autosuggestion – Colère : “Chaque fois que ma mère me compare à ma sœur en me disant qu’elle réussit bien dans ses études, je vais me rendre compte que ma mère a mes meilleurs intérêts en tête et qu’elle veut que j’apprenne de ma sœur et que je réussisse bien dans mes études, alors je vais rester calme”.
Autosuggestion – Jalousie : “Chaque fois que je vois la nouvelle Jaguar de John et que je me sens envieux, je vais devenir conscient et réaliser qu’il a travaillé très dur pour cela et qu’il le mérite. Je suis ici pour le soutenir et me réjouir de son succès et je serai heureux pour lui.”
Autosuggestion – Insécurité : “Chaque fois que mon patron n’apprécie pas mon travail et que je veux bouder, je me souviendrai que c’est un processus d’apprentissage et qu’il y a toujours des hauts et des bas sur le chemin vers le sommet, alors je prierai Dieu de me donner la force de persévérer dans mes efforts”.
Les autosuggestions sont utiles pour surmonter les défauts de personnalité en nous-mêmes, lorsque nous sommes stressés en raison des défauts de personnalité chez les autres ou lorsque nous sommes confrontés à une situation de vie difficile qui ne peut être modifiée. Les autosuggestions aident non seulement à surmonter les situations actuelles ou la négativité à laquelle on est confronté, mais elles fonctionnent aussi pour des problèmes de longue date, comme les dépendances et les traumatismes de l’enfance. Lors des séances d’autosuggestion, nous répétons les suggestions positives dans les séances quotidiennes, ce qui aide à réduire les impressions négatives. Réduire l’impression négative en prenant des autosuggestions n’augmente pas automatiquement la qualité opposée, et nous devrions faire des efforts pour développer la qualité. Par exemple, réduire ma colère en prenant des autosuggestions n’augmenterait pas automatiquement mon amour pour les autres. C’est analogue à la façon dont une personne malade ira mieux en prenant des médicaments, mais ils ne développeront pas automatiquement le physique d’un culturiste. Si la personne veut développer un physique musclé, elle devra faire les exercices appropriés. De même, je devrai faire des efforts conscients pour développer la qualité de l’amour pour les autres même si mon défaut de colère se réduit en prenant des autosuggestions.
5. Différence entre affirmations et autosuggestions
Les psychiatres donnent des affirmations aux patients pour surmonter la dépression ou d’autres défauts chroniques, et pour chaque séance, on doit très probablement payer beaucoup d’argent. Les psychiatres donnent souvent des affirmations aux patients, mais ils les aident rarement à comprendre et à surmonter leurs défauts. Le processus du PDR est fait sur mesure en fonction des besoins individuels, et c’est pourquoi l’avantage de sa mise en pratique est bien supérieur a l’avantage de prendre des affirmations. De plus, l’énergie spirituelle dans le processus PDR augmente davantage son efficacité.
90-95% du temps, la cause profonde d’un problème réside dans nos propres défauts plutôt qu’à l’extérieur, donc prendre des autosuggestions peut nous aider jusqu’à 90-95%. En comparaison, les affirmations aident dans une proportion de 25 à 30 %. Il reste encore des avantages à prendre des affirmations parce qu’elles peuvent nous rendre plus positifs, nous encourager à travailler plus pour atteindre nos objectifs, etc.
Un autre point clé est que la prise d’autosuggestions aide à réduire notre destin ou karma. C’est parce que notre karma est stocké dans notre subconscient sous forme d’impressions, et l’énergie spirituelle dans les autosuggestions travaille pour réduire directement ces impressions. D’un autre côté, prendre des affirmations ne réduirait pas notre karma. Le karma se manifeste à travers nos défauts de personnalité. Par exemple, disons que j’ai l’impression d’être émotionnel et que je me sens blessé lorsqu’elle est déclenchée. Des lors, lorsque mon ami prend avantage de moi, je me sens blessé et je ressens du malheur. Dans ce cas, c’était peut-être mon destin d’être trompé par mon ami, mais le malheur que j’éprouve à cause de ce destin est dû à l’impression du défaut de personnalité de l’émotivité. En prenant des autosuggestions sur l’émotivité, l’impression d’émotivité diminue et je ne me sens pas blessé lorsque des incidents qui auraient pu déclencher cette impression auparavant se produisent.
De plus, au fur et à mesure que l’impression continue de diminuer, la durée de la douleur que je ressens diminue également. Par exemple si j’ai de la colère et que c’est une impression très forte, alors le malheur que j’éprouve est important. Comme l’impression du défaut de colère diminue, la durée du malheur dû au destin que j’éprouve diminue aussi.
En outre, en prenant des autosuggestions régulières, on réduit la possibilité de créer davantage de destins négatifs. C’est à cause de nos défauts de personnalité que nous créons un destin plus défavorable. Par exemple, si j’ai le défaut de la personnalité de critiquer les autres, je blesse les autres en étant très critique envers eux, et cela les décourage. Alors j’encours le péché d’avoir blessé les autres. En prenant des autosuggestions, quand mon défaut de personnalité de critiquer les autres réduit alors mon comportement change et je suis plus compréhensif envers les autres. Cela aide à réduire la possibilité de créer un nouveau karma ou une nouvelle destinée négative.
Quand l’esprit n’est pas là, on commence à transcender son destin. C’est à cause de l’esprit que l’on ressent de la douleur.
Ainsi, en prenant des autosuggestions, nous pouvons réduire ou surmonter la souffrance que nous sommes destinés à subir à travers un incident, mais en prenant des affirmations, cela n’arriverait pas. En devenant spirituellement plus pur sāttvik, notre comportement s’améliore et nous n’encourons donc pas de destin défavorable.
6 . Lignes directrices pour structurer les autosuggestions
1. Simplicité : Les autosuggestions doivent être formulées dans un langage simple et avec un nombre limité de mots. Pour faire une analogie, avez-vous déjà essayé de regarder une feuille pleine de texte ou une feuille de calcul compliquée ? Avons-nous envie de la lire ou de la regarder ? Notre esprit aura généralement une certaine résistance à la lire ou même il la rejette tout de suite. C’est parce que l’esprit aime les choses faciles ou simples. De même, lorsque l’on donne des suggestions à l’esprit, les suggestions doivent être simples et on doit utiliser un nombre limité de mots, de sorte qu’il soit facile pour l’esprit d’accepter le message.
2. Commence par “quand” : Les autosuggestions commencent toujours par « quand », ce qui indique un incident spécifique au futur. L’utilisation de « quand » donne aussi de la vigilance à l’esprit.
Prenons par exemple l’exemple de l’erreur : “Je me sentais paresseux et j’ai reporté ma promenade.”
Donc, en encadrant une autosuggestion, nous devons indiquer cet incident au futur comme suit – “Quand j’ai envie de remettre à plus tard une promenade…” et puis nous ajoutons ce qui sera fait pour l’arrêter.
3. Positivité : Les autosuggestions doivent toujours être positives. N’utilisez pas des mots comme “ne pas faire”, “non”, “ne pas”, “ne pas pouvoir faire”, etc. Par exemple, nous ne devrions pas dire : “Je ne me fâcherai pas”. Au lieu de cela, nous pouvons dire : “Je resterai calme.” C’est parce que l’esprit a une nature rebelle et quand nous disons à notre esprit de ne pas faire quelque chose, il veut invariablement faire cette chose, mais quand nous disons la même chose d’une manière positive, l’esprit est plus réceptif.
4. Spécifique : Les autosuggestions doivent être spécifiques et non généralisées, par exemple, au lieu de ” quand les gens me regardent et que je deviens timide “, nous devrions énoncer l’incident exact, c’est-à-dire ” quand Marie me regarde et que je deviens timide “. Se référer aux “personnes” de manière générale n’a pas le même effet sur nous que d’être spécifique dans une autosuggestion. L’esprit n’est pas capable d’identifier l’émotion exacte si l’autosuggestion est générale, comme cela se produirait lorsque le nom Marie est mentionné. C’est peut-être parce que j’ai le béguin pour Marie, alors chaque fois qu’elle me regarde, les émotions liées à mon affection remontent à la surface. Un autre exemple pourrait être, mon aîné John m’a intimidé à l’école et j’ai été profondément blessé. Ici, dès que John est mentionné, je me souviens de tous les incidents où il n’a pas été gentil avec moi et où la colère refoulée surgit. Il ne se passerait pas la même chose lorsque le nom de quelqu’un d’autre est mentionné.
5. Un défaut à la fois : Dans un incident donné, il peut y avoir plus d’un défaut de personnalité impliqué, mais nous donnons une autosuggestion que pour un seul défaut à la fois. Prenons l’exemple suivant : ” Quand mon collègue ne m’a pas aidé dans un projet comme il l’avait promis plus tôt, j’ai été émotif et je me suis senti découragé “. Ici, les défauts peuvent être : les attentes, la pensée négative et l’émotivité. Cependant, lors de la formulation d’une autosuggestion, nous pouvons choisir un seul défaut parmi ceux-ci. Nous pouvons choisir le défaut qui a l’impact le plus important sur notre bien-être ou sur les autres en général.
6. Sélectionner les défauts selon la fréquence : Lorsque plusieurs incidents se produisent pour un même défaut, on peut choisir un seul incident pour formuler l’autosuggestion, celui qui se produit le plus souvent. Par exemple, disons que je travaille sur la colère et qu’elle se manifeste de nombreuses façons. Cependant, la manifestation la plus courante est : ” Je me suis fâché quand mon fils regardait la télévision au lieu de faire ses devoirs “, car cela arrive tous les jours. Je peux des lors choisir cet incident pour travailler sur ma colere.
7. Commencez par 3 AS : Pour commencer, faites au moins 3 séances d’autosuggestion par jour. Ecrivez les autosuggestions et lisez-les 5 fois si vous ne parvenez pas à les apprendre par cœur. Plus tard, on pourra augmenter le nombre de séances d’autosuggestion à 5 par jour. Nous reviendrons sur ce point plus en détail dans la prochaine section.
7. Conclusion
Nous luttons tellement avec nos émotions, mais nous ne trouvons pas de solutions. Et ce, malgré le fait d’avoir essayé de nombreux remèdes, d’avoir dépensé de l’argent pour des services de suivi psychologique, etc… Prendre des autosuggestions est une solution au niveau spirituel, qui s’attaque à la racine de nos émotions négatives. Beaucoup d’aspirants ont trouvé un soulagement important et ont découvert un bonheur durable en prenant régulièrement des séances d’autosuggestion de 10 minutes. Des témoignages de ceux qui ont bénéficié des autosuggestions seront fournis dans des articles ultérieurs de cette série. Nous espérons que vous prendrez le temps d’en apprendre davantage sur les autosuggestions et sur le processus PDR, afin que vous puissiez également connaitre de des telles expériences positives.